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Safe inside my shell

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Raixa Alhayta
Scientifique Officieux
Raixa Alhayta

Messages : 35
Date d'inscription : 20/09/2009
Age : 30

Safe inside my shell Vide
MessageSujet: Safe inside my shell Safe inside my shell Icon_minitimeLun 28 Sep - 17:00

C'est ici.

Le numéro gravé sur la plaque métallique correspond à celui qu'elle a trouvé en regard de son nom sur l'écran à l'entrée de la zone, et de toute façon, quand bien même aurait-elle eu un doute, sa voie était tracée. Les flèches bleutées, comme des cailloux blancs qu'elle ne se souviendrait pas avoir semé.

Non... C'était ailleurs... Les quartiers du personnel scientifique sont bien plus luxueux que ça...
Coursives plus larges, jeux d'éclairage, œuvres d'art vivant, patios peuplés de plantes terrestres ou exotiques...
Bien plus beau que ces couloirs nus...


Votre cabine sera réservée dans le secteur des civils, il importe que vous viviez de la manière la plus normale possible. Mais nous veillerons à vous assurer un maximum de confort, bien entendu... En tant que nièce d'un membre d'équipage, cela peut aisément se justifier auprès de vos visiteurs éventuels...

Ben tiens... Et surtout ça ne vous coûte pas beaucoup plus cher.
C'est même donné quand on pense à ce que vous m'avez pris, bande de crapules...


La porte est tout au bout d'une coursive, et elle a pesté à chaque pas en traînant après elle ce damné sac qui pèse une tonne. A son approche la plaque-serrure s'est illuminée de bleu. Elle y presse son pouce gauche, la plaque clignote et un bip ténu annonce le déblocage de la porte qu'elle ouvre de l'épaule. Un petit vestibule et une lampe d'ambiance qui diffuse juste assez de lumière orangée pour souligner les angles des meubles, et à droite, la pièce principale sans doute, obscure. Quelques touches argentées qui effleurent le sol...

Elle largue le sac dans l'entrée, dépose son fourre-tout sur une tablette. Elle s'avance et contourne la paroi du vestibule. Et se fige.
L'obscurité était celle de l'espace, et les touches d'argent le reflet des étoiles.
Presque toute la paroi du fond est une vaste baie courbe s'ouvrant sur le vide.

Elle fait quelques pas et s'approche, remuée par cette vue qu'elle n'espérait pas, qui lui manquait d'ailleurs depuis qu'elle a quitté son siège dans la navette, et que l'horizon s'est réduit à une couche de métal. Elle inspire profondément, plusieurs fois...

...Waow...
... Effectivement tu t'es pas foutu de ma gueule...


Au son de sa voix, un murmure pourtant, l'éclairage naît depuis plusieurs plaques murales, repoussant progressivement les ténèbres magnifiques, les refoulant derrière la fenêtre. Elle le regrette presque. Elle imagine déjà de longs moments dans cette obscurité silencieuse. Elle sourit, et en elle, les remous de colère et d'inquiétude s'apaisent légèrement. Elle s'approche de la grande fenêtre, juste par curiosité, pour estimer son épaisseur là où elle s'encastre dans la coque... Plusieurs couches d'un matériau qui n'est sans doute pas du verre, dix centimètres au moins, probablement plus, si cette vitre est plus réfringente que tout ce qu'elle connaît... Un mètre cinquante de haut, plus de trois mètres de long... Légèrement courbe pour épouser la forme de la coque... Et ce mouvement presque invisible, comme de l'eau qui coulerait là-dehors, qui s'iriserait à la lumière, c'est impossible...

... une telle résistance à la traction, non, certainement pas du verre, même les verres armés ou infiltrés ne pourraient pas tenir sur une surface pareille... C'est invraisemblable... Et ça c'est dans une cabine bas-de-gamme ?... Ils ont quoi, chez les huiles ?... Le double ? Le triple ?... Et ce fluide ? On dirait l'eau savonneuse dont on fait les bulles quand on est enfant...

Elle s'arrache à la fenêtre avec difficultés, la prouesse technique l'impressionne, les mystères l'intriguent, mais c'est la beauté glacée du spectacle qui la ravit vraiment... Elle doit se forcer pour en revenir aux préoccupations immédiates : dans quoi va-t-elle passer les prochaines années de sa vie ?... Elle qui quittait le coeur serré les vastes pièces claires et dépouillées où elle a passé son enfance...

Ce n'est pas une cabine, le terme ne convient décidément pas. Un petit appartement, conçu pour optimiser l'espace, oui, mais loin de la rigueur spartiate et de l'exiguïté qu'elle a pu imaginer. L'espace est courbe, pour commencer, comme la large baie dans son dos... Courbe le long sofa incurvé en virgule et prolongé par une méridienne qui lui fait déjà envie (le voilà, mon coussin de méditation...), courbes les surfaces du coin-cuisine qui s'achève sur l'ovale d'une table où en se serrant bien, on doit pouvoir installer quatre personnes... Derrière la cloison du vestibule elle découvre une salle de bain tout à fait agréable, et la vaste baignoire lui inspire un murmure de délices anticipés... Et juste à côté, une chambre, une autre fenêtre aux dimensions plus modestes, un grand lit surmonté d'armoires suspendues... Elle va se laisser tomber sur le lit, moelleux mais pas trop, flanque un coup de poing dans l'un des oreillers, rit, s'affale sur le dos, puis tord le cou pour regarder la fenêtre, à l'envers. Le placard aux portes coulissantes qui fait face au lit. L'espèce de coiffeuse et le grand miroir éclairé. Un palace au lieu d'une cellule.

A côté des quartiers de l'équipage...

Je m'en fous.
Ca me va tout à fait.

J'en reviens pas ce que c'est immense...
Mais toute cette foutue coquille est immense...


Elle se redresse, un peu ahurie, impressionnée, surprise que ça ne la dérange pas plus que ça de renoncer à ses préventions vis-à-vis de l'endroit, vis-à-vis de ce qui l'attend ici... Presque enthousiaste... Puis elle se lève brusquement, ouvre les armoires les unes après les autres.

J'espère que t'as tenu parole, Clive, sinon ça va gueuler.

Oui, bien sûr, je comprends. N'ayez crainte, je vais l'emmener à bord et veiller à ce qu'il soit déposé chez vous, vous le retrouverez à votre arrivée. Effectivement vous risqueriez de susciter quelques questions en voyageant avec ce genre de bagage...

Là.

Elle s'agenouille et extirpe du fond du placard un container métallique, plus ou moins cubique, et apparemment assez lourd... Elle le pose devant elle sur le sol de la chambre. La serrure qui le ferme est du même modèle que celle qui ferme l'étui de cuir bouilli qu'elle a serré pendant une partie du voyage... Une serrure digitale, apparemment... Deux voyants clignotent à droite de la plaque sensible. Elle vient y plaquer son pouce, et le voyant du dessus s'éteint. Elle ferme les yeux. Un instant plus tard l'autre voyant s'éteint à son tour.

Elle soulève le couvercle du container, par acquit de conscience. Le dessus d'un coffret apparaît, presque aussi grand que la boîte de métal qui le protégeait à la vue... et probablement le protégeait tout court, car il semble bien vieux, le bois assombri, patiné, et les ferrures noircies... Elle entrouvre le coffret, jette un coup d'oeil à l'intérieur.

Bien...

Quelques minutes plus tard, le container refermé a repris sa place dans le fond du placard, et le contenu du grand sac gît en vrac, un peu sur le lit et beaucoup à côté. Et dans la salle de bains voisine, le clapotement de l'eau s'apaise alors que l'occupante de la baignoire s'y livre à l'une de ses activités favorites : l'inactivité totale en milieu aqueux. Au bout d'un moment, à part le frémissement ténu des bulles de mousse qui éclatent, on n'entend plus un bruit...
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Raixa Alhayta
Scientifique Officieux
Raixa Alhayta

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Safe inside my shell Vide
MessageSujet: Re: Safe inside my shell Safe inside my shell Icon_minitimeLun 28 Sep - 23:41

Un long moment plus tard...
Clapotements, ruissellements, un pied nu se pose sur un tapis de bain moelleux mais dénué de tout aspect décoratif.
Froissement d'étoffe, une vaste serviette danse dans la petite pièce embrumée malgré la porte restée grande ouverte, puis finit en boule dans un coin. Le miroir est emperlé d'eau, la forme qui s'y reflète ne prend pas le temps de s'y arrêter.
Les pieds nus et encore moites, la peau attendrie et froissée par un trop long séjour dans l'eau, s'éloignent vers le séjour noyé d'obscurité.
Elle ne fait pas de bruit, presque pas, les lumières restent dormantes, à peine une vague lueur bleutée qui sourd des plaques à ras du sol. Le mode "nuit"...

La masse sombre de sa tignasse humide s'emmêle sur ses épaules et dans son dos. Elle rêve longtemps, les yeux au loin. Puis se remet en marche.

Le multicomm se trouve près de l'entrée, encastré dans la paroi à hauteur de poitrine. Elle éveille l'écran d'un contact bref du doigt, attend l'apparition du clavier, sélectionne la fonction script. Puis elle tape une série de chiffres. Lit une référence, choisit une option. Entre un second code.

Elle rend ensuite l'écran à son sommeil aveugle, d'un autre effleurement. Regagne la salle de bains au miroir légèrement désembué, s'empare d'un peigne solide et entreprend de démêler sa crinière récalcitrante. Elle ne dit rien, ne grogne même pas quand une touffe de cheveux noirs la quitte pour rester entre les dents du peigne, résultat d'un noeud particulièrement obstiné... Ou elle a l'habitude, ou elle pense à autre chose. Ou alors les larges cernes maintenant visibles sous ses yeux, dans le miroir, expliquent son mutisme.

Le peigne reposé, elle retourne dans sa chambre. D'un geste vaste, elle dégage le grand lit envahi de vêtements en désordre. Reste le sac fourre-tout, dans lequel elle pèche une petite boîte de bois sculpté, et l'émetteur. Un comprimé pris dans la boîte, qu'elle avale d'une gorgée d'eau. Les oreillettes en place. Les traits tirés, elle sélectionne une fonction sur l'émetteur, énigmatiquement notée "brouilleur". Elle soupire. Pose l'émetteur sur la tablette à côté du lit. Se glisse sous les draps, se blottit contre les oreillers. Sursaute. Le buste en porte-à-faux, elle fouille le sac qu'elle a déposé au sol, y prend l'étui de cuir durci. Retourne se rouler en boule, la main tenant l'étui sous l'oreiller gonflé qui lui mange une moitié de visage.

Huit heures plus tard, elle n'a pas fait un mouvement. Corps minuscule dans ce lit trois fois trop grand, tache noire et ambre contre le blanc banal et impersonnel des draps.

Sur l'unité multicomm, un voyant orangé clignote.
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