Ça démarre bien...

Mécanicien Autorisé Messages : 18 Date d'inscription : 08/07/2009

Une porte claque puis un bruit de pressurisation s'échappe de l'intérieur. La mine renfrognée la jeune femme aplatit sa main sur la porte.

- Ett merddee...

Elle secoua plusieurs fois rageusement la poignée et vociférait comme pas deux jusqu'à exploser.

-Mais tu vas t'ouvrir satanée porte !

Se décourageant, elle se retourna pour se diriger vers la coursive quand un petit chuintement de dépressurisation se fit entendre. La mécanicienne bouillonna intérieurement pour retourner chez elle et récupérer son livret informatique. Elle marmonna dans ses dents une insulte envers le registre et le petit outils malgré tout bien pratique pour enfin êtes fin prête. En repartant elle claqua bien sa porte devant ses voisins qui la regardaient avec un drôle d'air, en passant devant eux elle lança un "quoi?" marginal et énervée.

Sur le chemin elle lança un regard noir à son registre et y lut qu'elle devait accueillir quelqu'un. Bonne nouvelle qu'elle ne prit pas pour telle à l'instant t. Elle souffla dans la coursive principale qui la mènerait à son lieu de travail. Elle était vêtue de son éternel pantalon de travail en toile solide et grise, affublée de sa ceinture d'où les outils ballotaient et suivie de son sac en bandoulière et rond.
Bon il fallait qu'elle se calme ce gars là n'avait pas l'air d'être un débutant ne sachant rien et détruisant tout ce qu'il touche.

D'un pas vif elle passa à côté du robot de rangement et déposa son sac sur un plateau de la machine. Elle lui lança "cabine 412/Ambrosyah Cameron" la machine acquiesça dans quelques bips sonores de contentement. Elle aimait ce petit robot... Même si elle ne savait pas si on pouvait vraiment aimer une machine.

Elle se rendit devant le panneau d'ordre, là où étaient convoqué la plupart des nouveaux arrivants du Codex One. Elle regarda la photo du dossier d'ATS qu'elle avait sous les yeux. Il y avait toujours autant de monde ici... S'en était énervant. Sa tignasse rousse et désordonnée attachée négligemment par sa pique à cheveux verte suivait son regard qui recherchait ce certain Tyrus, les cheveux Gris.
Elle pensa, que déjà à 37 ans cela faisait tot, mais le poivre et sel pouvait amener un certain charme à quelqu'un. Elle repéra enfin une proie potentielle.

Doucement elle s'avança vers l'homme pour ne pas l'effrayer avec sa coiffure négligée, son pantalon taché de multiples couleurs et ses yeux fatigués. Elle le regarda dans les yeux.

-"Monsieur Tyrus LeLarge ? "

Mécanicien Messages : 16 Date d'inscription : 21/09/2009 Age : 52

Un premier contact avec des supérieurs, et même des égaux, était toujours intimidant. Tyrus savait qu'il avait par le passé bien trop négligé ce fait, et avait cette fois réfléchi à la manière de s'habiller, de parler, de dire bonjour, pour ne paraître ni idiot ni trop intelligent pour un job somme toutes manuel. De toutes façons, il n'avait pas la prétention d'être trop malin pour être mécano. Il était habillé d'une veste grise pratique pour bosser, d'un pantalon de couleur identique, et il savait par coquetterie que ça allait bien avec sa couleur de cheveux. Moins que les costards noirs, mais il n'allait pas venir au boulot en costard. Il n'avait pas de costard.

Il avait réussi à trouver son chemin plus efficacement que lors de son premier passage - merci les implants oculaires avec reconnaissance des lieux, plus que son sens de l'orientation naturel. On lui avait indiqué un panneau, à la manière des rassemblements scolaires le premier jour, et il le chercha quelques secondes avant que ses yeux ne tombent dessus. Il attendit plusieurs minutes qu'il se passe quelque chose, après avoir présenté tout de même son badge à la machine qui vérifiait qu'il n'était nullement un terroriste en goguette.

"Quelque chose" arriva sous la forme d'une grande fille aux cheveux roux qui se planta devant lui et lui demanda son nom. Elle était habillée...comme une mécanicienne. Sauf que contrairement à lui, elle bossait depuis un certain temps déjà, et ça se sentait autant que ça se voyait. Tyrus hocha la tête.

- C'est moi.

Il garda une expression neutre. La pire chose qu'il pensait pouvoir faire, c'était sourire comme un débile, et passer illico pour un dragueur à la petite semaine. C'était une fille, jolie en plus, tant mieux, mais ça ne devait pas le rendre moins efficace. Sinon, il était tout à fait certain que la paye s'en ressentirait.

- On m'a dit qu'il y'aurait du travail.

Il se souvint alors de ne pas avoir rempli de fiche indiquant quelles étaient ses compétences antérieures et ses spécialités. Il avait rempli beaucoup de paperasse digitale, mais était presque certain que ce genre de données n'en faisait pas partie.

- Spécialisé en câblage, électronique et informatique, micro et macro. Mais je me débrouille aussi dans le reste.

Il se tut, puis termina, même s'il savait que, ça, ce serait marqué sur sa fiche.

- Cyborg.

Il n'en avait pas honte, mais ne voulait pas qu'on croie qu'il le cachait. Les avis sur la question étaient très différents d'une personne à une autre, et il était peut-être tombé sur une sorte de raciste qui ne croyait qu'en l'humain "pur". Il avait croisé des types comme ça. Même des mécaniciens, ou des types qui passaient leur journée à bosser dans des univers plus ou moins virtuels. C'était paradoxal, d'après Tyrus, mais il n'avait pas les arguments philosophiques suffisants pour s'y opposer. Il était persuadé que son avis était bon, mais aurait été bien en peine de l'expliquer.

Il resta immobile, ne sachant même pas si cette nana serait sa supérieure ou juste sa collègue. Elle le lui expliquerait. Ou bien elle profiterait de son ignorance, difficile de savoir. Tant que ça ne changeait pas le montant sur son émargement...De toute façon, il pouvait jouer les militaires rigides, vu le nom de son employeur.

Mécanicien Autorisé Messages : 18 Date d'inscription : 08/07/2009

La jeune femme écrivit avec le stylet qu'elle avait sortit de sa poche les différentes informations qui n'étaient pas présentes sur la fiche qu'elle avait sous les yeux. Elle brassa tout ça un instant pour tout retenir, histoire de ne pas lui redemander quinze fois son nom ou ses qualifications. Elle réagit à son dernier mot, lancé comme ça, comme pour s'en débarrasser.

-"Ha cyborg ? Si vous avez un problème avec vos greffes n'hésitez pas, je suis spécialisée machinerie complexe et grosse machinerie, aussi nouvelles technologies et raccords nerveux à des systèmes nerveux complexes ou à des intelligences artificielles. En plus être cyborg ici, vous n'allez pas être déçu."

Elle resta énigmatique sur le pourquoi de la chose et le jaugea une nouvelle fois, de plus prés maintenant avant de recommencer à parler.

-"Suivez moi..."

La jeune femme attacha son registre à sa ceinture et commença à avancer dans la foule qui se massait devant le panneau d'ordre. Elle regarda bien si la recrue la suivait, il était facile de se perdre avec tous ses robots ou humains qui se baladaient. Elle grimpa à une échelle souplement et rapidement, la force de l'habitude pouvait en témoigner. En haut il y avait moins de brouhaha, juste le bruit de quelques fers à souder.

- Ici c'est la partie de la salle réservée aux mécaniciens. Nos ordres de la journée sont souvent distribués grâce à ça.

Elle souleva la plaquette où elle avait inscrit les renseignements un peu plus tôt.

- Mais si vous voulez faire du travail supplémentaire ce qu'il y a en annexe, ou le travail de personne absentes sera centralisé sur ce tableau.

Elle lui montra une table en verre où de nombreuses fenêtres luminescentes apparaissaient et disparaissaient à toute vitesse. Et lui tendit une plaquette numérique.

-Il suffira de mettre votre main dessus et elle fera une reconnaissance d'empreinte automatique. Si vous avez des problème avec ce gadget ou avec n'importe quelle autre bidule qui vous passera par les mains, vous pouvez vous adresser à moi. Je suis votre chef de section et il y a encore bien du monde au dessus. Mais ne prenez pas ça personnellement, avec cinquante mécano sous la main, on se considère d'égales à égales. De toute façon je n'ai pas le temps de m'étaler en farandoles de protocole à la noix...

Elle prit conscience qu'elle parlait vite... Allait vite... Marchait vite... Et débitait toute sortes d'informations plus aléatoires les unes que les autres à un rythme impressionnant tout en faisant d'autre choses en même temps. Décidément, elle devait le perdre à cause de cette manie d'hyperactivité quand elle travaillait.
Elle s'arrêta un moment et le regarda dans les yeux.

-Pardon si je vais vite, je ne m'en rend pas compte. Mais je pense que ce que je vais vous montrer va vous plaire.

Elle se dirigea, un peu moins vite que précédemment dans une salle délimitée par de grands panneaux en verre. A l'intérieur se trouvaient du matériel fragile et de nombreux outils étaient suspendus de part et d'autre de la pièce. Un établis central était composé de bureaux en dessous desquels énormément de tiroirs s'empilaient.

- C'est ici que vous travaillerez en micro, c'est un très bon laboratoire.

Et sans prévenir elle fouilla dans un tiroir, prit son bras, en faisant attention de ne pas lui faire mal, les cyborgs n'étant pas réputés pour être souples et y posa lentement un outil auquel il manquait un morceau. Celui ci flotta doucement autour de la main de Tyrus pour s'y déposer et adapter instantanément la forme optimal dont il avait besoin pour travailler. Ce fut comme si il devint le prolongement de son bras.
Ambrosyah replaça une mèche de ses cheveux et regarda l'homme, un sourire satisfait aux lèvres.

Mécanicien Messages : 16 Date d'inscription : 21/09/2009 Age : 52

Tyrus acquiesça silencieusement, avec un très mince sourire, lorsque la femme qui l'avait accueilli l'informa de sa compétence en greffes biomécaniques et implants cybernétiques. Si ça devenait insupportable, il pourrait l'informer de ses légers désagréments, mais répugnait à le faire dans l'immédiat. Il était là pour bosser, bosser le plus possible, et gagner un max de blé. Or ses jérémiades ne seraient sans doute pas rémunérées. Il parut surpris de son allusion à sa nature, et à son intérêt à se trouver ici, mais continua à se tenir coi, comme un ouvrier bien élevé et attentif. Les questions après l'exposé. Il emboîta son pas lorsqu'elle lui indiqua qu'il fallait bouger, et faillit s'allumer une cigarette, mais s'en abstint. L'autorisation d'abord. Par contre, il ne savait pas s'il serait un employé modèle sans sa dose quotidienne de nicotine.

Il fut rapidement satisfait d'avoir promptement suivi au départ de son guide, car il n'était pas seul dans les couloirs. La fille était grande, mais pas assez pour la suivre à longue distance, et les manoeuvres d'esquive accaparèrent toute son attention jusqu'à l'étape suivante. Reconnaissance des empreintes digitales. Il s'attendait plus aux oculaires. Il faillit poser une question, mais l'exposé se poursuivit, de plus en plus rapide. Il mima un temps-mort alors qu'il sentait que les informations entraient par une de ses oreilles pour sortir par l'autre.

- Je suis un peu lent, ça s'améliorera quand ils auront inventé les cyber-cerveaux.

Il eut un petit sourire, histoire de montrer qu'il n'était pas vexé non plus, et redevint rapidement sérieux en étant emmené vers une salle supplémentaire. Tyrus commença a réellement douter de sa capacité à s'y retrouver sans plan. Mais comme ce nouveau lieu lui plairait, peut-être une connexion se ferait-elle. Peut-être qu'il ne se perdrait pas. Peut-être.

La salle était lumineuse grâce aux panneaux de verre qui la délimitaient. Agréable. Et le matos à disposition semblait particulièrement pointu. Il ignorait jusqu'à l'existence de certains appareils. Il se laissa faire, vaguement surpris, lorsqu'elle prit sa main et y déposa quelque chose. Et fut même franchement étonné de voir le truc s'adapter à sa paluche. Regard admiratif vers l'engin, puis vers sa patronne - ainsi s'était-elle qualifiée.

- Ca va me plaire, oui.

Il bougea la main pour sentir un peu mieux l'outil, le soupeser. Même si sa force excédait les capacités d'un humain normal, il sentait que cette chose était très légère.

- C'est une technologie alien, cette interface adaptative ?

Chose qui lui paraissait, non pas superflue, mais secondaire, il rêva de prendre du plaisir à bosser dans les lieux. Visiblement, il aurait accès à la crème de la crème du matos de mécanique. C'était comme une caisse de jouets high-tech. Il remua encore un peu l'objet, puis le reposa, et revint vers sa patronne.

- Je pense être prêt à débuter. Vous vous appelez comment, au fait ?

Il aurait bien eu du mal à traiter d'égal à égal une anonyme. Et c'était sa supérieure, de toute façon. Il savait qu'il ne pourrait pas se défaire d'une certaine déférence à son égard. Par sécurité pour lui.

Mécanicien Autorisé Messages : 18 Date d'inscription : 08/07/2009

Aie aie aie, elle était vraiment déconcentrée ! Impossible d'avoir pu oublier de se présenter. Elle porta sa main à son front en signe d'oubli et y laissa un légère impression noire. Oui, il y avait du cambouis dans le tiroir...

- Désolée, j'ai complètement oublié de me présenter. Je suis Ambrosyah Cameron.

Elle prit l'outil et le rangea précieusement dans le même tiroir, à la même place où elle l'avait trouvé. Chez elle c'était proche du capharnaüm mais ici, il fallait tout ranger sinon ça deviendrait vite un champs de bataille.

- Et oui cette merveille était déjà ici quand nous l'avons trouvé. Il n'y a que les cyborgs qui peuvent l'utiliser. D'ailleurs, mise en garde, il ne faut plus que vous utilisiez vos outils ici. Une puissante énergie circule dans tous les appareils et se transmettent facilement dans certains alliages de greffe. Y'en a déjà un qui s'est fait griller le cerveau comme ça...

Elle leva les yeux au ciel. Il fallait vraiment prendre très peu de précaution pour faire des trucs pareils. Et de toute façon elle n'aurait jamais pu le sauver, elle n'est pas médecin, loin de là !

- Avant de commencer à travailler, il faudra vous investir de votre casier, vous avez votre registre virtuel, vos outils seront dans votre casier et des vêtements de travail, au cas où, également. Je peux aussi vous accompagner pendant cette journée, elle est réservée justement pour ça, en plus vous pouvez choisir vos ordres, s'en est d'autant plus agréable !

Elle sourit légèrement. Il va bien vite s'en apercevoir, les planning n'étaient pas fait en fonction des préférences ni des qualifications. Et si il travaillait avec Larry ce serait encore pire ! Enfin, il n'est pas du sexe féminin, il peut encore s'en sortir, et encore...

- Bref ! C'est comme vous voulez et ça vous laisse initialiser votre registre et voir comment ça fonctionne. Lorsque vous aurez votre cyber cerveau, peut être que vous n'en aurez plus besoin.

Espiègle suite à une remarque, elle adorait revenir sur les paroles des gens. On pouvait voir ses yeux rire au fond de leur bleu gris. Elle se leva et s'étira, prête à travailler. De toute façon ce serait sur un rythme lent par rapport à sa cadence habituelle.

Mécanicien Messages : 16 Date d'inscription : 21/09/2009 Age : 52

Face à l'afflux d'informations, Tyrus tenta une approche différente de son habitude, à savoir classifier les dossiers par importance. Le nom, important, et ça prend pas trop de place dans la mémoire vive. Les précautions d'usage, extrêmement importantes, car après tout, il n'avait pas tellement envie de finir ses jours sur ce rafiot. L'ordre des choses à faire, tout à fait essentiel, sinon il ne commencerait pas dans de bonnes dispositions. Le cyber-cerveau, un peu moins important, mais important quand même, socialement parlant. D'ailleurs, il sourit sans rien ajouter à l'allusion. Ne pas passer pour un type là uniquement pour rigoler. Ni pour une porte de prison. Trouver une sorte de juste milieu, le collègue agréable avec qui on aime bien causer, dans le cadre du boulot.

- Et ben écoutez...tout dépend de vos disponibilités, je ne veux rien imposer. Il doit y avoir des boulots plus intéressants que celui de "Guide de bleu".

Il songea que ce genre de mission devait constituer une sorte de bizutage pour les nouveaux chefs, qu'il imaginait bien se décharger les uns sur les autres de la sombre tâche. Ou bien cette Ambrosyah était-elle peut-être tout simplement soucieuse du bien-être de ses subalternes, ce qui était la meilleure réponse possible pour Tyrus. Après tout, inutile de voir le mal quand on ne sait même pas s'il se cache quelque part.

- Quand vous dites "choisir vos ordres"...il doit bien y avoir des moments où on nous les impose, non ?

Dans son esprit, un ordre était indiscutable, et, surtout, pas de son ressort. Il avait toujours eu un ou plusieurs chefs, suivis sans se poser de questions, et Tyrus avait peur d'être un peu vieux pour commencer à se diriger lui-même. En s'engageant dans l'armée, il pensait se retrouvait dans un milieu totalement autoritaire où il n'aurait pas à réfléchir. Visiblement, il était tombé à côté. Ca le mettait mal à l'aise. Et ça se voyait, malgré le corps artificiel. Il tenta donc de reprendre contenance.

- Enfin, ça a l'air sympa comme job. Intéressant. Il y'a souvent des urgences ? Je veux dire, des trucs à réparer sur place, hors du labo ?

Parce qu'après tout, il était dans un énorme truc qui, à priori, semblait de facture artificielle. Donc avait été construit, avec des morceaux, qui pouvaient partir en miettes ou se tordre, à moins que les lois de la physique et de Murphy sur le moteur à démonter entièrement pour changer une pièce ridicule ne soient plus vérifiées de l'espace. L'absence des premières le contrarierait, celle de la seconde le rassurerait plutôt.

Après tout, il en était un abonné régulier.